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Néonicotinoïdes 2. Le retrait des néonicotinoïdes synonyme d’impasses

Arvalis estime que l’arrêt imminent de Sonido constitue une perte de solution efficace.

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Si, en 2017 à l’échelle du territoire, la pression des mouches et des taupins a été extrêmement faible, les conditions climatiques se sont avérées plus favorables aux insectes foreurs (lire l’encadré). Il n’en demeure pas moins que tous les insectes causent des dommages plus ou moins importants en fonction des années.

Arvalis rappelle qu’environ 22 % des surfaces de maïs sont exposées à un risque d’attaque significative par les taupins, notamment dans l’ouest de la France. L’oscinie est présente sur de larges surfaces, avec plus de 10 % de celles de maïs potentiellement concernées. Toutefois, la nuisibilité de ce diptère est souvent limitée, à l’inverse de celle de la géomyze. Cette dernière est présente sur une aire géographique plus limitée (Bretagne et zones limitrophes) et ses attaques sont moins fréquentes. Mais lorsque l’année leur est favorable, des pertes importantes sont observées sur maïs fourrage, comme en 2016.

« En termes de protection insecticide des jeunes maïs, les producteurs ont perdu une bonne part d’efficacité lors du retrait de Cruiser en 2013 », rappelle Jean-Baptiste Thibord, spécialiste des ravageurs du maïs chez Arvalis. Sonido, dernier traitement de semences à base de néonicotinoïde (thiaclopride) autorisé sur maïs, a pris le relais mais son efficacité reste à 25-30 points sous Cruiser. Il s’agit pourtant de la spécialité la plus utilisée, comme l’était Cruiser en son temps.

TS plus régulier

Lorsque l’on compare ce traitement de semences aux microgranulés pyréthrinoïdes (voir le tableau) autorisés pour lutter contre les ravageurs des jeunes maïs, Sonido présente une efficacité similaire mais obtient des résultats plus réguliers. L’efficacité des microgranulés est plus dépendante des conditions d’application et nécessite d’apporter un soin particulier à la préparation du lit de semences et à l’application des microgranulés. Sonido a également l’énorme avantage d’être la seule solution efficace disponible pour lutter contre les géomyzes.

Dérogations ou pas

Le retrait des néonicotinoïdes est prévu par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages (n°2016-1087) à partir du 1er septembre 2018 ou, au plus tard, au 1er juillet 2020, si des dérogations sont accordées. Pour cela, les ministres chargés de définir ces dérogations vont s’appuyer sur le travail de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), qui « établira un bilan comparant les bénéfices et les risques » des néonicotinoïdes et des produits ou méthodes de substitution disponibles. Le directeur de l’Anses a indiqué, lors du colloque sur la santé des abeilles mardi 5 décembre 2017, que l’agence allait rendre deux avis. Le premier fera l’objet d’un rapport publié en décembre 2017 et portera sur les usages des traitements de semences. Le rapport définitif incluant les autres usages est attendu pour mars 2018.

Le problème est qu’aucune innovation ne devrait surgir. Pour contrer les taupins, il reste encore des solutions, certes peu variées, et le biocontrôle (lire l’encadré) représenterait une perspective intéressante. En revanche, contre la géomyze, ce n’est pas le cas. « Il n’y a pas d’alternatives, ni à court, ni à moyen, ni a priori à long terme », appuie Jean-Baptiste Thibord.

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